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L'Agefi : FAE La Fondation d'aide aux entreprises du canton de Genève intervient toujorus plus dans le domaine de la transmission d'entreprises - Jeudi 05 Juin 2014

L’aide publique aux entreprises bénéficie aussi aux banques

__FAE. La Fondation d’aide aux entreprises du canton de Genève intervient toujours plus dans le domaine de la transmission d’entreprises

Barbara Santos__

La structure publique genevoise Financer Autrement les Entreprises (FAE) a présenté hier ses résultats annuels. En 2013, elle a accordé 15 millions de francs pour l’aide à la création et à la sauvegarde d’entreprises de taille intermédiaire.

La FAE soutient les entrepreneurs pour développer ou créer des projets, mais aussi pour l’assainissement financier, la reprise ou la transmission de leur société. En aidant les entreprises en difficulté, la fondation vise le maintient du savoir-faire local et la pérennité des emplois. L’année dernière, la fondation a ainsi soutenu 53 nouvelles entreprises, essentiellement à travers le cautionnement de crédits auprès des banques (8,8 millions de francs), la prise de participations (3,9 millions) et le financement d’avances de liquidités (2,05 millions).

En 2003, la majeure partie des entités bénéficiaires étaient active dans le secteur de la restauration et de la construction. La plupart des motifs de recours à la FAE concernait des raisons d’investissement et de développement (56% des cas) ou l’avance de trésorerie (30%). Mais l’année dernière a été particulièrement marquée par une tendance: l’augmentation des recours à la FAE dans le domaine de la transmission d’entreprises. Les cas d’assainissement restent minoritaires. «Même si la FAE peut être un instrument pour assainir les entreprises, son but premier reste d’accompagner des entités dont la viabilité est démontrée. Et les chiffres montrent que la fondation est principalement partenaire d’entreprises en croissance ou en voie de transmission», se félicite Philippe Lathion, président du conseil de la fondation.

Même si le nombre de dossiers acceptés par le conseil de la FAE est en recul par rapport à l’année dernière, le nombre de demandes initiées par des rencontres préliminaires entre la fondation et les entreprises sont en augmentation, de 276 en 2012 à 288 en 2013. Pour la FAE, dont la majorité des fonds accordés ont été dédiés au cautionnement de crédits, cette hausse s’explique notamment par l’introduction progressive des exigences de Bâle III, depuis une

année. Ces directives visant à renforcer la solidité des établissements bancaires ont un effet sur la propension des banques à octroyer des crédits aux petites entreprises, constate la FAE.

Pour la FAE, les banques voient aujourd’hui la fondation comme un instrument complémentaire à leurs activités. Quand la fondation intervient pour cautionner un entrepreneur et apporter la garantie que celui-ci ne peut offrir, la banque peut faire un crédit sans devoir assumer le risque. «Par rapport aux directives de Bâle III, nous sommes un partenaire qui répond aux besoins de l’entrepreneur et aux besoins des banquiers qui ne veulent pas prendre de risques sur les petits projets que représentent ces entreprises. Les banques ont autant besoin de la FAE que les entreprises», commente Philippe Lathion.

Les banques bénéficient donc aussi de l’aide accordée par la FAE. En marge de la présentation des résultats, Luc Simon, un entrepreneur qui a racheté la société Pronaval en 2011 et fait recours à la FAE pour financer des investissements tout en évitant l’endettement de la société, a expliqué l’intérêt de faire entrer la fondation dans son capital: «Ce qui m’a poussé à faire appel à la FAE, ce n’est pas seulement le fait qu’ils apportaient de l’argent, puisque les banques étaient prêtes à me prêter des fonds. Savoir que l’Etat de Genève est dans le capital de la société, c’est rassurant pour les banquiers, pour le personnel et pour les fournisseurs.»

Depuis la création de la fondation il y a huit ans, le canton de Genève a accordé près de 114 millions de francs d’aide. Selon la FAE, ce montant a permis de créer et sauvegarder plus de 4700 emplois et la fondation insiste aujourd’hui sur l’importance de maintenir et renforcer les mesures d’aides qui bénéficient à l’économie genevoise: « La fondation a accordé un montant moyen de 20.000 francs par employé sauvegardé mais cette somme est à mettre en perspective avec les coûts qui auraient été générés si ces personnes étaient parties au chômage. La FAE est largement dotée mais l’Etat doit poursuivre l’effort car la demande est là et le marché a besoin d’un tel outil» conclut Philippe Lathion.

La réaction du secteur bancaire

Contrairement à la frilosité des banques avancée par la FAE, pour Jean-Marie Salina, responsable de clientèle PME à Credit Suisse, il n’y a pas de crise du crédit en Suisse. La banque accepte environ 90% des demandes de crédit et n’atteint pourtant pas ses limites. Credit Suisse a même enregistré moins de demandes de la part des entreprises, notamment à cause du ralentissement de l’activité. Par ailleurs il relève qu’aujourd’hui les entreprises ont souvent beaucoup de liquidités et donc moins besoin de crédits. Il ajoute que la situation des conditions de crédit était beaucoup plus dure il y a 15 ans. Faisant référence au sondage de la banque (lire ci-dessus), il constate un certain pessimisme de la clientèle PME. (MT/BS)

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