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Le Temps 7 avril 2012 : Le repreneur du chantier genevois Pronaval veut investir 40 millions

Dejan Nikolic

Le continuateur du banquier Marcel Odier relance la fabrication de bateaux. La PME genevoise vise le parcage de luxe

Le Temps 7 avril 2012

C’est ce qui s’appelle avoir le vent en poupe. Le chantier nautique Pronaval, sis dans la campagne genevoise depuis un demi-siècle, a plus que doublé ses recettes au cours des neuf derniers mois. L’architecte et ingénieur naval franco-suisse Luc Simon, propriétaire du groupe industriel du même nom, actif dans la construction de yachts et de capitaineries entre la Suisse, la France et le Maroc, a racheté le chantier genevois.

Depuis, le chiffre d’affaires de la PME est passé de 1 à 2,5 millions. Dans la foulée, l’ancienne micro-entreprise a triplé le nombre de ses collaborateurs, à 15 personnes. Et, pour encore mieux réanimer l’affaire Pronaval, le nouveau propriétaire a d’emblée relancé la production de bateaux, stoppée il y a trente ans.

A une échelle navale locale, il s’agit d’un saut quantitatif substantiel. Mais les ambitions du repreneur du chantier nautique de Corsier-Village, ancienne propriété du banquier Marcel Odier, vont encore plus loin: construire un nouveau port à sec dans sa commune genevoise d’origine, d’une capacité de 150 bateaux, répartis sur trois niveaux, en sous-sol et de 2300 m2 chacun.

«Nous venons de déposer une demande d’autorisation de construire», indique l’ancien spécialiste en cession et redressement d’entreprises nautiques et automobiles. Coût du projet: 40 millions de francs. «Cela permettrait de doubler notre capacité d’hivernage, répartie pour l’heure sur une dizaine de sites autour de Corsier-Village», ajoute Luc Simon. Aujourd’hui, la grande majorité des bateaux genevois sont stockés dans la campagne du bout du lac, et parfois même temporairement sur des terrains agricoles. Ce projet de garage de Luc Simon répond à une demande très forte. Les chances d’un déclassement rapide de terrain? Relativement élevées, puisque le chantier s’adosse à un dessein social et environnemental durable. «Il est prévu de bâtir en surface 16 appartements dont un quart à loyers très modérés», précise l’ancien directeur de Bluebay Yacht, société à l’origine des plus grands catamarans de luxe du monde, et concepteur du design de la première classe des Airbus A380 appartenant à la flotte Singapore Airlines. L’infrastructure se veut aussi écologique (recyclage des huiles, batteries, etc.).

La structure enterrée va en quelque sorte à contre-courant de ce qui se fait dans la région. «Il existe une seule formule similaire, mais beaucoup plus modeste, dans le canton de Vaud», relève Luc Simon. Selon le nouveau patron de Pronaval, le Léman est très en retard par rapport aux autres grosses étendues d’eau romandes. Les dispositifs existants autour des lacs de Suisse alémanique sont les plus modernes du pays.

La reprise de Pronaval est une affaire de coup de cœur. «La transaction s’est faite très vite», résume Luc Simon. Le temps d’un voyage depuis Cannes, et les modalités de transmission de société étaient signées. Le contrat d’acquisition s’élève à 4 millions de francs, montant dont 40% ont été acquittés en fonds propres. En prime, le nouveau patron de Pronaval a racheté une agence de voyages: «Passeport Voile Sàrl et son extension en ligne, www.peniche.ch, souligne le designer d’esquifs. Ces deux entités devraient nous permettre de développer, en complémentarité aux ventes de modèles neufs ou d’occasion, de la location de bateaux dans le monde entier.» Le prix d’un navire neuf sur le lac? «Toutes options, avec lecteurs DVD et GPS, TV, etc.? Entre 50 000 et 200 000 francs, selon la taille du bateau, et jusqu’à 2 millions pour les objets d’exception», énumère Luc Simon.

Quel est l’engouement pour le bateau à Genève? «Nous avons 30 nouveaux clients cette saison», assure Luc Simon. Pour développer le marché, l’expert en navires a ramené avec lui un panier de marques. Au final, la production genevoise sera italo-suisse, avec des coques transalpines importées de Milan et une finition (montage, sellerie, électricité, etc.) réalisée à Corsier-Village.